l’Afrique du sud et le Nigeria dispose de plusieurs IXP

Post on 10 juin 2016
by Super User
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La multiplication inutile des intermédiaires induit notamment un renchérissement des coûts et aboutit, au final, à une subvention des infrastructures de télécommunications internationales par l’Afrique.

La multiplication inutile des intermédiaires induit notamment un renchérissement des coûts et aboutit, au final, à une subvention des infrastructures de télécommunications internationales par l’Afrique.

Des études ont ainsi montré que l’Afrique perdait chaque année quelques 500 millions de dollars du fait de l’absence de point d’échange Internet, soit l’équivalent de l’aide extérieure qu’elle reçoit dans le cadre de l’aide publique au développement. En faisant en sorte que le trafic local reste local, la mise en place de points d’échange Internet permet de réduire drastiquement le coût des télécommunications comme le montre l’exemple des Etats-Unis, où suite à la création de points d’échanges Internet, le prix du transit Internet est passé de 1220 $ par Mbps en 1998 à 0,94 $ par Mbps en 2015 !

Aujourd’hui, près d’une vingtaine de pays africains disposent au moins d’un IXP.

Au-delà de l’aspect financier, la création de points d’échange Internet améliore également la qualité de la connexion en réduisant le temps de latence découlant de l’utilisation de circuits internationaux de télécommunications et optimise l’utilisation de la bande passante internet internationale disponible localement en la réservant à ceux qui en ont véritablement besoin.

Aujourd’hui, près d’une vingtaine de pays africains disposent au moins d’un IXP, certains comme l’Afrique du sud et le Nigeria en disposant de plusieurs, et il faut espérer que le mouvement visant à créer des IXP dans tous les pays africains, ainsi que cinq plateformes d’interconnexion régionales et trois grands opérateurs continentaux, dans le cadre du projet African Internet Exchange System (AXIS) mise en œuvre de la Commission de l’Union africaine avec l’appui d’Internet Society (ISOC), sera rapidement conduit à terme. Une fois le trafic Internet africain sortant agrégé à travers ce dispositif continental, l’Afrique sera en meilleure position pour discuter des tarifs d’interconnexion avec les grands opérateurs de transit internationaux.

En l’absence de point d’échange Internet, qu’il soit local, national ou régional, le trafic Internet est routé par les opérateurs de transit.

Il faut savoir que lorsque l’on envoie des données sur Internet, celles-ci empruntent des réseaux de télécommunications appartenant à de grands opérateurs internationaux qui sont interconnectés à travers des nœuds d’échanges, généralement situés en dehors du continent africain, mis en place par des opérateurs de transit (Transit provider). Bien entendu, les services fournis par les opérateurs de transit sont payants et leur coût est répercuté sur le prix des services de télécommunications vendus aux utilisateurs finaux.

En l’absence de point d’échange Internet, qu’il soit local, national ou régional, le trafic Internet est routé par les opérateurs de transit sans se soucier du lieu d’émission et du lieu de destination avec pour conséquence qu’un message échangé entre deux internautes habitant une même localité peut très bien transiter via des nœuds d’échanges situés en Europe ou en Amérique du Nord, transformant ainsi une communication locale en une communication internationale avec les conséquences financières qui en découlent sur le coût de revient lié à cet envoi.